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Le châtaignier est l’une des principales ressources mellifères de notre région. Sur les 5 dernières années, la production de miel de châtaignier représente près de 14% de la production régionale globale. Pour mieux en appréhender les dynamiques et anticiper ses évolutions, il est indispensable de capitaliser des données permettant d’identifier les facteurs qui influencent les dates de floraison, la durée et la productivité des miellées.
Le châtaignier est une espèce monoïque, c’est-à-dire que chaque arbre porte à la fois des fleurs mâles et des fleurs femelles. La floraison est duodichogame c’est à dire qu’elle se déroule en trois temps. D’abord la floraison des chatons mâles, puis les fleurs femelles et enfin des chatons bisexués.
Les fleurs mâles sont groupées tout du long du chaton et chaque fleur porte 8 à 15 étamines produisant une quantité importante de pollen et de nectar sucré, très attractif pour les abeilles.
Les fleurs femelles quant à elles intéressent peu les abeilles et sont souvent groupées par deux ou trois, c’est ce qui fait que l’on trouve en général deux à trois châtaignes dans une bogue.
En amont : le châtaignier est sensible au gel, notamment au moment de l’ouverture de ses bourgeons floraux (-2°C). Ces épisodes de gels tardifs impactent ensuite le nombre de chatons disponibles pour la production de nectar.
Et pendant la miellée : la chaleur peut sécher le nectar et faire chuter les chatons de manière prématurée.
Fleur femelle et fleurs mâles du châtaignier (Castanea sativa) Source : Bertrand, Sarah. (2018). Analyse d’images pour l’identification multi-organes d’espèces végétales.
La miellée de châtaignier constitue une ressource clé pour de nombreux apiculteurs. Toutefois, avec des années aussi particulières que celle que nous connaissons actuellement, il devient de plus en plus difficile d’estimer à l’avance sa durée et son intensité.
C’est dans cette perspective qu’un observatoire national de la miellée de châtaignier a été mis en place en 2025. Ce dispositif s’appuie sur la collecte et la diffusion de données issues du suivi des floraisons et de l’évolution du poids des ruches, permettant ainsi de mieux caractériser le fonctionnement et la productivité de cette miellée.
Ce dispositif, mis en œuvre dans le cadre d’un projet INTERAPI coordonné par l’ITSAP, est en collaboration avec plusieurs structures apicoles régionales : ADA Occitanie, ADAPIC, ADA PL, ADANA, ADA GE et ADA AURA.
Zoom sur le suivi de la miellée de châtaignier en 2025 en Auvergne-Rhône-Alpes
Évolution de la prise de poids d’une colonie non trappée et des paramètres environnementaux du 6 juin au 1er juillet 2025
Source : Plateforme Optibee, données corrigées
Source : Info-Climat – Juin et juillet 2025 – Station située à environ 15 km du rucher

Le cynips du châtaignier a été découvert en Rhône-Alpes pour la première fois en 2010 et est présent aujourd’hui sur l’ensemble de la région.
Le cynips du châtaignier est un insecte hyménoptère de la taille d’une guêpe. Ses oeufs sont déposés dans les bourgeons du châtaignier entre fin juin et mi-juillet. La larve passe ensuite l’hiver dans une galle, dont l’observation est le meilleur critère de diagnostic de la présence du cynips. Celle-ci mesure entre 5 à 20 mm, de couleur verte, parfois teintées de rose et se trouve sur les jeunes pousses. Quand les galles se forment sur la bogue, les châtaignes sont déformées. Selon le niveau d’infestation, on peut observer une perte de vigueur de l’arbre, une baisse de 60 à 80% de la production fruitière, la mortalité des rameaux touchés, des branches voire des arbres lors d’attaques importantes.