Actions en faveur des pollinisateurs

Les jachères fleuries : des intérêts multiples

La mise en place de jachères fleuries, en plus de ses intérêts sur la structure du sol, la ressource en eau, la gestion des adventices et le développement des auxiliaires permet d’avoir des surfaces particulièrement attractives pour les abeilles et autres pollinisateurs qui y trouvent une ressource florale sur une longue période. Elles permettent un apport pendant la saison apicole d’une diversité florale intéressante permettant le stockage de réserves de pollen et nectar, pouvant aller de mai à fin août.

L’intégration d’un maximum d’espèces mellifères (qui produisent du nectar et/ou du pollen) type sainfoin, trèfle violet, mélilot ou d’annuelles telles que la phacélie rend ces espaces d’autant plus intéressants pour les pollinisateurs.

Pour aller plus loin

  • Règles pour les SIE « Jachères » en 2021
SIE Jachères

 

  • Le mélange pollifauniflor pour les semenciers multiplicateurs

Couvert pluriannuel pollinisateurs

Troubles, mortalités et affaiblissement de colonies : un observatoire au niveau régional

 

Un Observatoire des Mortalités et des Affaiblissements de l’Abeille mellifère (OMAA) a été mis en place en 2019 en région Auvergne-Rhône-Alpes. Son objectif est de répondre aux attentes des apicul­teurs en cas d’affaiblissement, de troubles ou mortalités :

  • Un outil d’alerte, d’analyse et de synthèse des événements d’affai­blissement et/ou de mortalités des abeilles pour les pouvoirs publics.
  • Un dispositif d’aide à la compréhen­sion des affaiblissements et des mor­talités, tant à l’échelle individuelle que collective.

Cet observatoire permet de sim­plifier la procédure de déclaration et d’apporter une réponse aux apiculteurs lorsque des évé­nements de santé, qu’ils soient d’ordre pathologique et / ou toxicologique, sont observés dans les ruchers. Tout au long de l’année, un vétérinaire réceptionne les dé­clarations pour l’OMAA et peut déclencher une visite du rucher.

Dans le cas de suspicion d’intoxication, une enquête environnementale est menée par le Service Régional de l’Alimentation (DRAAF) dans le voisinage auprès des utilisateurs de produits phytosanitaires (agriculteurs, collectivités, particuliers etc…) et/ou de produits vétérinaires (élevages) si ces derniers sont suspectés.

Pour en savoir plus

Les cultures intermédiaires : un atout en fin d'été

Les abeilles ont besoin d’avoir accès à une alimentation en pollen et nectar en quantité suffisante tout au long de leur période d’activité, c’est-à-dire de février/mars à octobre/novembre. Cependant, la fin d’été et le début de l’automne correspond souvent à une période creuse avec bien peu de ressources disponibles… Afin de répondre à leurs besoins et à ceux des autres insectes pollinisateurs, des couverts mellifères peuvent être implantés.

Les mélanges de fleurs apportent les différents nutriments nécessaires à leur croissance (le nectar est source de glucides et le pollen de protéines), mais là n’est pas le seul intérêt des couverts mellifères. En effet, en plus d’une meilleure préparation à l’hivernage des colonies, leur mise en place entraine divers intérêts associés pour les agriculteurs :

  • Une amélioration de la structure du sol
  • Un engrais vert piège à nitrates
  • Une protection contre l’érosion
  • Une limitation des adventices
  • Une activation de la vie microbienne des sols
  • Une diversification des assolements

Implantées entre une culture d’automne et une culture de printemps, certaines espèces comme la phacélie, la moutarde, le tournesol et le trèfle de perse ont l’intérêt de produire des ressources en pollen et nectar favorables à la mise en hivernage des colonies. L’objectif principal de cette pratique en faveur des pollinisateurs est d’obtenir une floraison abondante sur les mois de septembre et octobre. Pour vous aider dans la mise en place d’une culture intermédiaire mellifère une base de données recense les intérêts agronomiques et apicoles de diverses espèces favorables aux abeilles.

Pour aller plus loin

Quelles ressources pour les pollinisateurs ? Des cultures intercalaires à floraison tardive

Base de données - ITSAP

Planter une haie favorable aux abeilles et autres pollinisateurs

Votre contact : aline.buffat@drome.chambagri.fr
Article rédigé par Aline Buffat (Conseillère biodiversité et agroforesterie à la Chambre d’Agriculture de la Drôme)

Pour les populations d’abeilles et de pollinisateurs sauvages, l’introduction de haies constituées d’espèces mellifères permet d’offrir une ressource alimentaire essentielle. Plus largement, une haie bien pensée apporte de nombreux bénéfices à l’agriculteur et à la biodiversité. Il existe quelques règles simples pour concevoir une haie favorable aux pollinisateurs :

  1. Choisissez des essences locales et adaptées aux contextes pédologique et climatique (évitez les espèces ornementales et exotiques).
  2. Diversifiez les essences (15 espèces différentes) en choisissant des espèces d’arbres et d’arbustes de taille (haut, moyen, bas) et de formes variées.
  3. Privilégiez les essences nectarifères et pollinifères en veillant à l’étalement des floraisons au cours de l’année. Par exemple, en Drôme, les essences mellifères telles que l’érable champêtre, le châtaignier, le tilleul, l’amandier, l’argousier, le cornouiller sanguin, le troène ou la viorne tin ont toute leur place dans les haies.
  4. Conservez les ourlets herbacés au pied des haies car ils abritent des espèces vivaces ou annuelles qui peuvent également servir de ressources alimentaires aux abeilles. De plus, cet ourlet permet à de nombreux insectes, amphibiens ou mammifères de trouver refuge.
  5. Enfin, pensez à conserver le lierre dans les haies matures puisqu’il a l’avantage de fournir du pollen et du nectar en fin d’été, lorsque les ressources se font plus rares.

Partenariat entre arboriculteurs et apiculteurs

Depuis 2018, en Drôme, les filières arboricole et apicole travaillent ensemble autour du projet SurvApi (Surveiller les contaminations du milieu par les produits phytosanitaires via les matrices Apicoles Pour améliorer et réduIre leurs utilisations). Il a pour objectif, grâce aux deux années de suivi de la contamination de différentes matrices apicoles (cire, butineuses et pollen), de réduire les risques d’exposition des abeilles aux produits phytosanitaires tout en maintenant une protection suffisante des cultures durant la floraison.

La création d’espaces d’échanges dans le cadre de ce projet (réunions, ouverture de ruches, etc.) permet de faciliter le dialogue entre les filières, de se concerter et de proposer des leviers pour faire évoluer les pratiques d’utilisation des produits phytosanitaires en prenant en compte les contraintes de tous les acteurs impliqués.

Partenaires du projet