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La mise en place de jachères fleuries, en plus de ses intérêts sur la structure du sol, la ressource en eau, la gestion des adventices et le développement des auxiliaires permet d’avoir des surfaces particulièrement attractives pour les abeilles et autres pollinisateurs qui y trouvent une ressource florale sur une longue période. Elles permettent un apport pendant la saison apicole d’une diversité florale intéressante permettant le stockage de réserves de pollen et nectar, pouvant aller de mai à fin août.
L’intégration d’un maximum d’espèces mellifères (qui produisent du nectar et/ou du pollen) type sainfoin, trèfle violet, mélilot ou d’annuelles telles que la phacélie rend ces espaces d’autant plus intéressants pour les pollinisateurs.
Un Observatoire des Mortalités et des Affaiblissements de l’Abeille mellifère (OMAA) a été mis en place en 2019 en région Auvergne-Rhône-Alpes. Son objectif est de répondre aux attentes des apiculteurs en cas d’affaiblissement, de troubles ou mortalités :
Cet observatoire permet de simplifier la procédure de déclaration et d’apporter une réponse aux apiculteurs lorsque des événements de santé, qu’ils soient d’ordre pathologique et / ou toxicologique, sont observés dans les ruchers. Tout au long de l’année, un vétérinaire réceptionne les déclarations pour l’OMAA et peut déclencher une visite du rucher.
Dans le cas de suspicion d’intoxication, une enquête environnementale est menée par le Service Régional de l’Alimentation (DRAAF) dans le voisinage auprès des utilisateurs de produits phytosanitaires (agriculteurs, collectivités, particuliers etc…) et/ou de produits vétérinaires (élevages) si ces derniers sont suspectés.
Les abeilles ont besoin d’avoir accès à une alimentation en pollen et nectar en quantité suffisante tout au long de leur période d’activité, c’est-à-dire de février/mars à octobre/novembre. Cependant, la fin d’été et le début de l’automne correspond souvent à une période creuse avec bien peu de ressources disponibles… Afin de répondre à leurs besoins et à ceux des autres insectes pollinisateurs, des couverts mellifères peuvent être implantés.
Les mélanges de fleurs apportent les différents nutriments nécessaires à leur croissance (le nectar est source de glucides et le pollen de protéines), mais là n’est pas le seul intérêt des couverts mellifères. En effet, en plus d’une meilleure préparation à l’hivernage des colonies, leur mise en place entraine divers intérêts associés pour les agriculteurs :
Implantées entre une culture d’automne et une culture de printemps, certaines espèces comme la phacélie, la moutarde, le tournesol et le trèfle de perse ont l’intérêt de produire des ressources en pollen et nectar favorables à la mise en hivernage des colonies. L’objectif principal de cette pratique en faveur des pollinisateurs est d’obtenir une floraison abondante sur les mois de septembre et octobre. Pour vous aider dans la mise en place d’une culture intermédiaire mellifère une base de données recense les intérêts agronomiques et apicoles de diverses espèces favorables aux abeilles.
Quelles ressources pour les pollinisateurs ? Des cultures intercalaires à floraison tardive
Votre contact : aline.buffat@drome.chambagri.fr
Article rédigé par Aline Buffat (Conseillère biodiversité et agroforesterie à la Chambre d’Agriculture de la Drôme)
Pour les populations d’abeilles et de pollinisateurs sauvages, l’introduction de haies constituées d’espèces mellifères permet d’offrir une ressource alimentaire essentielle. Plus largement, une haie bien pensée apporte de nombreux bénéfices à l’agriculteur et à la biodiversité. Il existe quelques règles simples pour concevoir une haie favorable aux pollinisateurs :
Depuis 2018, en Drôme, les filières arboricole et apicole travaillent ensemble autour du projet SurvApi (Surveiller les contaminations du milieu par les produits phytosanitaires via les matrices Apicoles Pour améliorer et réduIre leurs utilisations). Il a pour objectif, grâce aux deux années de suivi de la contamination de différentes matrices apicoles (cire, butineuses et pollen), de réduire les risques d’exposition des abeilles aux produits phytosanitaires tout en maintenant une protection suffisante des cultures durant la floraison.
La création d’espaces d’échanges dans le cadre de ce projet (réunions, ouverture de ruches, etc.) permet de faciliter le dialogue entre les filières, de se concerter et de proposer des leviers pour faire évoluer les pratiques d’utilisation des produits phytosanitaires en prenant en compte les contraintes de tous les acteurs impliqués.