Ada Aura
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Une stratégie de lutte efficace contre varroa doit permettre au cheptel de ne pas souffrir de varroa et de ses agents pathogènes associés durant la saison de production et de ne pas avoir à intervenir lors de celle-ci. En effet, lorsque la dynamique des colonies s’enclenche au printemps, il est impossible de réguler le développement exponentiel de varroa. La maitrise de l’infestation varroa repose sur deux périodes clés :
Cette période de lutte n’est pas indispensable, mais peut s’avérer nécessaire en cas de trop grande infestation en sortie d’hivernage.
En 2015 et 2016, une expérimentation coordonnée entre les ADA et l’ITSAP avait pour objectif de tester des traitements à base d’acide oxalique ou d’acide formique, dans le but de diminuer l’infestation en varroa et de préparer les colonies pour la miellée d’été. Les résultats n’ont pas été concluants et n’ont permis d’aboutir à aucune méthode de lutte satisfaisante pour endiguer la progression du parasite.
Renforcer la lutte contre Varroa : comment réguler l’infestation en cours de saison ?
Après un comptage de printemps révélant une infestation élevée en varroa, il est possible de :
Comme annoncé en introduction, la lutte de fin de saison est celle privilégiée par les apiculteur·rices. Elle est même souvent la seule lutte mise en place au cours de l’année, à tort. En effet, il est de moins en moins suffisant de se reposer sur cette unique période.
LUTTE CONTRE VARROA EN FIN DE SAISON : QUELLES PRATIQUES EN 2018 ? LUTTE CONTRE VARROA EN FIN DE SAISON : QUELLES PRATIQUES EN 2019 ? LA LUTTE CONTRE VARROA : ÉTAT DES LIEUX ET ÉVOLUTIONS DE VOS PRATIQUES - 2020 LA LUTTE CONTRE VARROA : DES PRATIQUES EN CONSTANTE ÉVOLUTION - 2021 Accéder à l'enquête 2022Il peut s’avérer nécessaire de réaliser un traitement de rattrapage lorsque l’infestation est trop élevée après traitement, avant l’hivernage. En effet, comme cité dans la rubrique « Évaluer l’infestation », le taux d’infestation à l’automne doit être inférieur à 2 VPH/100Ab. Dans ces conditions, l’hivernage et le début de saison peuvent s’envisager sereinement.
Dans le cas contraire, les colonies peuvent être affaiblies avant l’entrée en hivernage. En effet, dans l’enquête sur les mortalités hivernales de 2020, réalisées par l’ADA AURA et le GDS AURA, les apiculteurs et apicultrices estiment la varroose responsable des pertes de leurs colonies dans 23% des cas et des colonies faibles à l’entrée en hivernage dans 35 %. Ces pertes sont liées à un échec du traitement de fin de saison et à une mauvaise évaluation de l’infestation avant l’hivernage, qui aurait donc nécessité un traitement de rattrapage.
Un article de Liebefeld paru à automne 2016 dans « Revue suisse d’apiculture » analyse l’impact du varroa dans le couvain d’hiver : « En raison de la multiplication rapide du parasite, on estime que dans les colonies contenant plus de 50 varroas en hiver, la quantité de parasites sera dommageable pour la colonie avant que l’on puisse réaliser les traitements d’été (…) ».
Lors d’un hiver doux, la reine peut continuer à pondre et la colonie n’interrompt pas toujours l’élevage de couvain. La présence d’un couvain hivernal peut aussi être observée indépendamment des conditions météorologiques, lorsqu’une colonie est faible à l’entrée de l’hivernage par exemple ou lorsque sa santé est déficiente suite à une forte attaque de varroa en automne.
91 % des répondant·es à l’enquête sur les mortalités hivernales de 2020 utilisent un traitement à base d’acide oxalique (soit par sublimation, soit par dégouttement). Pour la bonne efficacité de celui-ci, il faut rester vigilant quant à la rupture de ponte dans les colonies.
Remarque : le traitement hivernal ne permet pas de limiter les potentielles pertes hivernales mais permet de démarrer la saison de production suivante de de bonnes conditions.