Biologie du varroa

D’après l’arbre phylogénétique des êtres vivants, le Varroa destructor appartient à la famille des Varroidae, qui elle-même appartient à l’ordre des Mésostigmates, lui-même inclus dans la classe des Arachnides [1].

Morphologie externe

Varroa destructor présente un dimorphisme sexuel très marqué à l’état adulte ; la femelle étant presque deux fois plus grande que le mâle. Ce parasite ne présente pas d’œil et se réfère donc à son odorat pour se repérer. La femelle se présente sous forme elliptique, trapue et plus large que longue. Elle mesure 1 à 1,2 mm sur 1,5 à 1,8mm, ce qui la rend parfaitement visible à l’œil nu. La carapace est de couleur marron et l’ensemble du corps porte des soies.

Le mâle est de forme arrondie, de couleur blanchâtre et d’un diamètre de 0,8 à 0,9 mm. Ils vivent exclusivement dans les cellules de couvain tandis que les femelles se rencontrent également sur les abeilles adultes [2]. Elles seules sont capables de phorésie (interaction entre deux organismes où l’un est transporté par l’autre). Les femelles adultes ont une espérance de vie allant de 2 mois et demi à 3 mois et demi durant l’été ; elles seules hivernent. Contrairement à la femelle adulte, les mâles adultes et les immatures sont incapables de se nourrir après l’émergence de la jeune abeille parasitée, ils meurent alors peu de temps. [3]

Alimentation

Il était admis jusqu’à une étude parue en 2018 que varroa se nourrissait de l’hémolymphe des abeilles, mais celle-ci a fait la démonstration qu’il se nourrit principalement des corps gras, lieu de stockage des réserves et de la vitellogénine essentielle pour le système immunitaire des abeilles. Ainsi la perte de ce tissu adipeux dégrade la capacité des abeilles à détoxifier leur organisme exposé notamment aux pesticides. [4]  De plus, en perçant la cuticule de l’abeille et en se nourrissant de son l’hémolymphe et de ses corps gras, le parasite varroa constitue une porte d’entrée à un cortège d’agents pathogènes (virus, bactéries et champignons).

Cycle de développement

La reproduction de varroa se fait dans le couvain operculé. C’est la femelle, encore appelée fondatrice, qui va être à l’origine de ce cycle. Pour ce faire, elle se cache dans la nourriture destinée à l’alimentation d’une larve d’ouvrière de 5 jours (de préférence celle d’un faux-bourdon). Ainsi, elle va se retrouver enfermée dans l’alvéole lors de l’operculation. Plusieurs femelles peuvent se retrouver dans la même cellule. Elles pondent de deux à huit œufs, dont le premier sera un mâle. Les œufs sont pondus environ toutes les 30 heures. Le développement du mâle dure 4 à 6 jours et celui de la femelle 5 à 6 jours. Dans une cellule d’ouvrière, une fondatrice produit plus ou moins deux femelles et un mâle matures ; dans une cellule de mâle, c’est trois femelles et un mâle matures, grâce à une période d’operculation plus longue.

A l’émergence de l’abeille, la fondatrice et les nouvelles femelles fécondées par leur « frère » sortent de l’alvéole. Le mâle ainsi que les femelles n’ayant pu achever leur développement meurent. La fondatrice peut s’introduire aussitôt dans une cellule pour recommencer un cycle alors que ses « filles » doivent passer par une phase de phorésie sur des abeilles – nourrices de préférence- afin d’atteindre leur maturité sexuelle. Une femelle varroa peut accomplir de un à trois cycles de reproduction au cours de sa vie. En absence de couvain, les fondatrices parasitent les abeilles et peuvent survivre ainsi plusieurs mois. [3]

 

 

Phase phorétique du varroa sur des ouvrières

Bibliographie 

[1] A. MALLICK, « Action sanitaire en production apicole : gestion de la Varroose face à l’apprarition de résistance aux traitements chez Varroa destructor ». 13-déc-2013.

[2] S. BOUCHER, Maladies des abeilles, France Agricole. 8, cité Paradis, 75493 Paris cedex 10 : AgriProduction, 2016.

[3] H. GUERRIA, Être performant en apiculture, Hozro., vol. 2, 2 vol. rue du tilleul 19, 5630 Daussois (Belgique) : Hozro sns, 2017.

[4] Samuel D. RAMSEY « Varroa destructor feeds primarily on honey bee fat body tissue and not hemolymph » University of Illinois at Urbana–Champaign, Urbana, IL, and approved December 6, 2018 .